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Les ruptures du tendon du grand pectoral : Comprendre, Diagnostiquer et Traiter


Les ruptures du tendon du grand pectoral sont des blessures relativement rares mais significatives qui peuvent affecter la fonction et la force du membre supérieur, en particulier chez les athlètes et les personnes pratiquant des activités physiques intenses. Dans cet article, nous explorerons l'anatomie du grand pectoral, les mécanismes de la lésion, les options de traitement et l'importance des examens complémentaires pour un diagnostic précis.




Anatomie du Grand Pectoral

Le muscle grand pectoral est un muscle thoracique puissant, en forme d’éventail, composé de trois chefs distincts : le chef claviculaire, le chef sternal et le chef abdominal.


  • Le chef claviculaire prend son origine sur la moitié médiale de la clavicule.

  • Le chef sternal s’attache sur le sternum et les cartilages des côtes adjacentes.

  • Le chef abdominal provient de l'aponévrose des muscles abdominaux.


Ces trois chefs convergent pour former un tendon commun qui s'insère sur la lèvre latérale du sillon intertuberculaire de l’humérus. Ce tendon est particulièrement susceptible aux ruptures, surtout dans la portion distale où les fibres se mêlent étroitement à celles du muscle deltoïde.


Physiopathologie et Épidémiologie

Les ruptures du tendon du grand pectoral se produisent souvent lors d'activités impliquant une contraction musculaire excentrique et forcée. Les individus les plus à risque sont généralement des hommes âgés de 20 à 40 ans, avec une prévalence accrue chez ceux qui pratiquent des sports de force tels que l'haltérophilie, la lutte ou le rugby. Une revue de la littérature indique que la majorité des ruptures surviennent au site d'insertion tendineuse sur l'humérus, là où le tendon subit les forces de traction les plus importantes (Azzam et al., 2017).

Mécanisme Lésionnel

Le mécanisme de la rupture du tendon du grand pectoral est typiquement associé à un effort soudain ou à une charge excessive, souvent combinée à une rotation externe du bras sous charge. Lors d'une activité telle qu'un développé couché, le muscle est en extension maximale, et si une force excessive est appliquée de manière soudaine, cela peut provoquer une déchirure partielle ou totale du tendon. Les signes cliniques incluent une douleur aiguë, un hématome et une faiblesse marquée lors des mouvements d'adduction et de rotation interne de l'épaule.

Options de Traitement

Traitement Orthopédique

Le traitement non chirurgical peut être envisagé pour les ruptures partielles du tendon du grand pectoral ou pour les patients présentant des contre-indications à la chirurgie. Ce traitement inclut généralement l’immobilisation initiale suivie d'une rééducation progressive pour restaurer la mobilité et la force de l'épaule. Cependant, il est souvent associé à des résultats fonctionnels moins satisfaisants par rapport à l’intervention chirurgicale, surtout chez les patients jeunes et actifs (Schepsis et al., 2000).


Traitement Chirurgical

Pour les ruptures complètes ou significatives du tendon, la réparation chirurgicale est le traitement de choix. L’intervention consiste en une réinsertion anatomique du tendon sur l'humérus, généralement à l'aide de trois ancres insérées dans l'os, qui permettent de stabiliser le tendon et de favoriser la cicatrisation. Cette technique a démontré de meilleurs résultats fonctionnels et une récupération plus rapide de la force musculaire, en particulier chez les athlètes (Bak et al., 2000).




Intérêt des Examens Complémentaires


Les examens d'imagerie jouent un rôle essentiel dans le diagnostic des ruptures du tendon du grand pectoral. Une échographie peut initialement être utilisée pour visualiser le tendon et identifier une rupture. Cependant, l'IRM reste le gold standard pour une évaluation détaillée, permettant de confirmer le diagnostic, d'évaluer l'étendue de la déchirure et d'exclure d'autres lésions associées. L’IRM offre une visualisation précise du tendon et des tissus mous environnants, ce qui est crucial pour la planification du traitement (ElMaraghy et al., 2008).

Conclusion

Les ruptures du tendon du grand pectoral nécessitent une évaluation clinique approfondie et des examens d'imagerie pour un diagnostic précis. Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs, incluant l'âge du patient, le niveau d'activité et la gravité de la lésion. La réparation chirurgicale, particulièrement avec l'utilisation de trois ancres, offre les meilleurs résultats fonctionnels pour les ruptures complètes. Pour de plus amples informations, il est essentiel de se référer à des études scientifiques actuelles et de suivre les avancées en matière de techniques de réparation tendineuse.




Références :

  • Azzam MG, Dugas JR, Saluan P, Rudzki JR. (2017). "Pectoralis Major Tendon Ruptures: Outcomes After Surgical Repair of Chronic Injuries." Orthop J Sports Med. 5(8):2325967117722731.

  • Schepsis AA, Grafe MW, Jones HP, Lemos MJ. (2000). "Rupture of the pectoralis major muscle. Outcome after repair of acute and chronic injuries." Am J Sports Med. 28(1):9-15.

  • Bak K, Cameron EA, Henderson IJ. (2000). "Rupture of the pectoralis major: a meta-analysis of 112 cases." Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 8(2):113-9.

  • ElMaraghy AW, Devereaux MW. (2008). "A systematic review and comprehensive classification of pectoralis major tears." J Shoulder Elbow Surg. 17(3)

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Cet article vous offre un aperçu complet de la gestion des ruptures du tendon du grand pectoral, un sujet crucial pour tout chirurgien spécialisé dans l'épaule et la main.

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